Porter un verre d’eau à la bouche, un geste simple et banal,et répété tant de fois… Et pourtant nous sommes nombreux à nous poser ces questions : quelle eau boire? Celle en bouteilles? Celle du robinet? Et en quelle quantité? Quel impact sur notre santé? Nous allons tenter, à travers cet article, d’y voir un peu plus clair.

D’abord, à quoi sert l’eau que nous buvons?

L’eau est la seule et unique boisson essentielle. Comme vous le savez sûrement, nous sommes constitués majoritairement d’eau : + ou – 65% . Depuis bien avant notre naissance ou nous baignions dans notre piscine privée, elle nous accompagne et nous permet d’exister. Elle participe à un nombre surprenant de fonctions vitales :

• elle irrigue nos tissus, notre cerveau, nos yeux et donne à notre peau son élasticité
• elle est permet la digestion des aliments
• elle permet de maintenir une quantité suffisante de sang dans le corps
• elle assure le transport de l’oxygène et des nutriments dans nos cellules
• elle permet de maintenir l’équilibre thermique de notre corps via la sueur notamment
• elle permet l’évacuation des toxines et des déchets via les urines, les selles, la respiration et la sueur Sans eau,pas de vie, et pas de vitalité…

Oui, mais quelle eau boire?

Il n’est pas simple d’apporter une réponse tranchée à cette question. Essayons de voir les avantages et les inconvénients des différents types d’eau.

1. L’eau du robinet

L’eau du robinet a le double avantage d’être peu onéreuse et très écologique. Cependant, si l’eau potable est propre à la consommation, cela ne veut pas dire qu’il s’agisse d’une eau de qualité. Bien sûr, elle répond à des normes établies pour définir sa “potablité”, mais elle ne serait malheureusement pas exempte de polluants, comme par exemple des résidus hormonaux ou médicamenteux, des microplastiques, des nitrates…. Ceux-ci ne seraient pas filtrés par les systèmes d’épuration d’eau qui seraient tout simplement “débordés” par la variété et la croissance toujours plus forte de ce type de résidus. Notons quand même que d’après la Société Wallonne des Eaux, nous avons la chance en Wallonie de bénéficier d’une eau bien contrôlée, “avec des normes de qualité sévères et un risque de contamination largement inférieur aux normes établies par l’Organisation Mondiale de la Santé” (SDWE). Et pour la rendre encore plus sûre, notre gouvernement vient d’adopter en février un décret qui vise à améliorer la qualité de l’eau potable en “imposant aux fournisseurs d’eau des contrôles sur les substances préoccupantes au niveau sanitaire, comme les produits pharmaceutiques, les perturbateurs endocriniens ou encore les microplastiques” .

2. L’eau en bouteille plastique

Celle-ci est nettement moins intéressante au niveau environnemental, puisque la pollution engendrée par les microplastiques se retrouve partout dans l’environnement: les cours d’eau, l’air, les océans, la terre… Cela représente une catastrophe écologique. Mais qu’en est-il de la qualité de l’eau? Celle-ci dépend de la qualité du plastique utilisé. En effet, comme le plastique migre dans l’eau, elle peut renfermer des perturbateurs endocriniens dus aux produits chimiques utilisés pour produire la bouteille. Ce phénomène est encore amplifié lorsque les bouteilles sont exposées à une source de chaleur comme un radiateur ou au soleil à travers un pare brise de voiture par exemple. Pour nous aider à mieux choisir, il existe sur le fond des bouteilles un pictogramme sous forme de triangle avec un chiffre à l’intérieur.(de 01 à 07). Chacun de ces chiffres correspond à une catégorie de toxicité différente selon le matériau utilisé pour le plastique. Il vaut mieux choisir les bouteilles portant le chiffre 02, 04 et 05, et rejeter les 01, 03, 06 et 07 qui contiennent à coup sûr des perturbateurs endocriniens.

Au vu de ces inconvénients, il serait préférable de consommer de l’eau en bouteille de verre.

Et dans ces bouteille, eau minéralisée ou eau de source? D’une manière générale, et sauf problèmes de santé particuliers, l’’idéal est d’alterner entre la consommation d’eau minéralisée et celle d’eau faiblement minéralisée. Notons que pour les bébés, une eau faiblement minéralisée est recommandée.

3. L’eau des carafes filtrantes

Les carafes filtrantes peuvent être intéressantes, mais elles demandent des changements très fréquents de filtre, sinon elles peuvent devenir des nids à bactéries, ce qui est loin d’être souhaitable.

4. L’eau filtrée par osmoseur inversé

Il s’agit un appareil équipé d’une membrane très fine qui ne laisse passer que les molécules d’eau. Si l’eau obtenue est pure, il s’agit néanmoins d’une eau “morte”, car tout est filtré, les bonnes comme les mauvaises choses. Ainsi elle ne contient plus aucun minéraux, pourtant précieux pour l’équilibre de notre corps. De plus, il s’agit d’un système qui nécessite une installation sur le réseau, assez onéreux.

5. Adoucisseur d’eau

Ce système ne fait qu’éliminer le calcaire de l’eau, ce qui est très bien pour la peau, les cheveux, la machine à laver…mais n’a pas de réel intérêt pour l’eau en tant que boisson, d’autant plus que l’eau ainsi traitée contient du sodium, ce qui n’est pas du tout recommandé.

6. Système de filtration par gravité grâce à du charbon actif

Il se présente sous forme d’un récipient à poser (d’une taille plus ou moins importante variant de 5 à 20 litres) qui va permettre à l’eau de passer par gravité à travers de gros cylindres de charbon et de s’écouler lentement dans une citerne équipée d’un robinet. Il s’agirait du système le plus efficace pour obtenir une eau saine, exempte de tout polluant, et non privée de ses précieux minéraux. Le coût de ce type d’ appareil représente un certain investissement, mais bien moindre que celui des systèmes à installer sur le réseau. De plus, cet investissement pourra être rapidement rentabilisé dans une famille qui a l’habitude de consommer plusieurs bouteilles d’eau par semaine. Un autre avantage de ce système est qu’il ne nécessite un remplacement de ses filtres qu’après plusieurs années.

Quelle quantité boire?

Une bonne façon de voir si l’on boit suffisamment est de se référer à cette échelle colorimétrique mise au point par des experts médicaux.

Il est important d’adapter les quantités à nos réels besoins. Si l’on mange beaucoup de végétaux, composés de 90% d’eau, nos besoins seront moindres que si l’on mange une majorité d’ aliments secs, comme des céréales ou des fruits secs. La quantité varie également selon différents facteurs comme la taille, le poids, l’activité physique, la température extérieure. Aussi, certaines périodes de la vie nécessitent une augmentation de la quantité d’eau comme la grossesse ou l’allaitement.

Le bon sens est donc de mise.

La moyenne à considérer est de 1l et demi par jour en plus d’une nourriture équilibrée, afin de compenser les pertes subies dans la journée par les urines, la sueur. Cette eau sera à consommer également sous forme de bouillon, de tisanes, de thé, de café…